Et sur le fil...
Je suis née à Strasbourg, un pied de chaque côté du Rhin.
Puis, un départ pour Berlin. Berlin Mitte. Au cœur de la ville ? Aujourd'hui, peut-être. Hier, à l'Est d'une séparation.
Quelques escales à Beyrouth. "Passage du Musée". L'Histoire sur la ligne de front, la ligne de démarcation. Protection déchirante, elle ne marquera que la différence.
Paris, rue de l'Arrivée, carrefour des 6ème, 14ème et 15ème arrondissements. Du boulevard de Charonne à la Folie Regnault, celui des 11ème, 12ème et 20ème.
Par hasard ou par envie, j'ai toujours élu domicile à l'ombre d'une frontière. Un pont, une passerelle. L'ouverture à l'autre, le respect de sa différence. J'ai longtemps pensé qu'il s'agissait là, de mots simples, ordinaires, évidents. La tolérance, brandie en étendard !
Mmmh... Pas si simple. Pas si durable.
Il y a 18 mois, j'ai déménagé à Lausanne, en Suisse Romande. La proximité géographique, la proximité linguistique devaient faciliter mon arrivée. J'avais - trop hâtivement ! - préjugé d'une proximité culturelle...
Mais non ! Au contraire, j'ai constaté, éprouvé, expérimenté l'exclusion, la stigmatisation, la différenciation. J'étais différente. Ici, l'autre, c'était moi !
Mais non ! Au contraire, j'ai constaté, éprouvé, expérimenté l'exclusion, la stigmatisation, la différenciation. J'étais différente. Ici, l'autre, c'était moi !
Ma réaction fut immédiate. Radicale, viscérale, attristante, à la mesure de celle que j'ambitionnais de combattre. J'avais raison, l'autre avait tort ; évidemment, l'autre a toujours tort ! J'ai catégorisé, généralisé, amalgamé. Je me suis repliée, réfugiée derrière ma propre identité, nationale, limitée. Le communautarisme instinctif terrassa rapidement mes grandes idées de magnanimité.
Apprendre, échanger, comprendre. La différence est une chance qui se mérite. Elle implique un effort. Sans paresse. Sans cesse.
Courage, ne fuyons pas !
Allons voir de l'autre côté !
J'ai détourné mon regard pendant plusieurs mois, je n'ai récolté que colère et amertume.
La sagesse est peut-être bel et bien au coin de l’œil !
Courage, ne fuyons pas !
Allons voir de l'autre côté !
J'ai détourné mon regard pendant plusieurs mois, je n'ai récolté que colère et amertume.
La sagesse est peut-être bel et bien au coin de l’œil !
Socrate (470-399 av. JC) :
RépondreSupprimer"Connais-toi toi-même"
Cette formule, inscrite au fronton du temple de Delphes, invitait les hommes à se reconnaître faibles face aux dieux. Socrate en change le sens. Connais-toi toi-même signifie pour lui : sache que tu n’es qu’un homme qui a des opinions, des désirs et des préjugés. Se connaître apparaît comme le but vers lequel nous devons tendre. On peut même se demander s’il ne s’agit pas de la connaissance la plus essentielle, conditionnant toute autre forme de connaissance.
Dans le domaine de la pensée, par exemple, le scientifique ne doit pas se perdre dans ses raisonnements et agir sans conscience ; dans le domaine du sentiment, nous ne devons pas nous laisser guider aveuglément par nos envies, nos rancœurs ou nos haines ; dans le domaine de l’action, nous devons être capables de nous juger et de ne pas nous laisser emporter. Savoir être sage réside avant tout dans un rapport à soi.
Se connaître permet donc de mieux interroger : "Qu’est-ce que le beau ?", "Qu’est-ce que le juste ?", "Qu’est-ce que le bien ?". On voudrait que Socrate tranche et, bien souvent, on est déçu. Parce que l’essentiel n’est pas d’accumuler des connaissances, de pouvoir proférer des réponses toutes faites qui rassurent, mais de réfléchir en homme, en se servant de sa raison. Ce ne sont plus les dieux ou les traditions qui vont nous dire les valeurs, mais l’enquête rationnelle.
Le petit plus. Socrate n’a pas écrit une ligne et n’avait pas de blog ! Dommage !!!
Bonne route sur le chemin de ta propre connaissance … de toi-même.
Ramsès